Alors ! Dis-moi ! Qu’est-ce qui m’attend ? . Les sportifs

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Alors ! Dis-moi ! Qu’est-ce qui m’attend ? ft. Jewell

Jade et Jewell s’étaient d’abord rencontrés pendant un cours de sport. Le match avait été plaisant. Il y avait eu du jeu ! La fille de Tarzan avait tout de suite repéré qu’elle était face à un sportif. Quelqu’un qui aimait l’adrénaline de l’effort! Quelqu’un comme elle. Il venait d’arriver à Auradon. Il faisait partie des nouveaux comme Govrie. A la suite du cours elle l’avait alpagué pour lui proposer de venir à une petite soirée le lendemain. Elle avait bien senti que ce n’était pas le genre du jeune homme. Aussi n’avait-elle pas trop insisté pour ça. Mais, elle lui avait néanmoins indiqué qu’elle mangeait tous les midi à la cafétéria et qu’il était le bienvenue.

Ils n’avaient pas encore eu beaucoup de conversations tous les deux. Le début de l’année ne donnait pas beaucoup de temps. C’était un gigantesque tourbillon ! Mais tout de même, ils avaient évoqué leurs passions respectives. Jade s’était enthousiasmée. Jew était un astrologue à ses heures ! Elle ne connaissait rien à l’art de la divination. Même si, chez elle, en Afrique, il y avait des légendes sur des sorciers vaudou capables de lire l’avenir. Sa mère n’avait jamais voulu l'emmener les voir. Elle pensait que c’était trop dangereux. Peut-être avait-elle raison.

Ici ils pouvaient tout expérimenter en sécurité. Jade avait demandé à Jew s’il pouvait lui lire l’avenir dans les cartes. Elle voulait voir comment cela se faisait. Elle n’était pas sûre d’y croire mais elle trouvait l’idée amusante. Elle lui avait donc proposé de faire ça pendant le week-end. Il y avait en dehors de l’école des coins agréables pour passer l’après-midi.

Chaussures de marches, short de rando, gourde au sac, la blonde apparaissait dans toute sa bonne humeur.

« Coucou ! Prêt ?! » Lançait-elle en arrivant dans le dos du jeune homme. Jade était élancée, assez grande, et visiblement en très bonne santé. Les deux mois passés chez elle lui avait fait du bien. Elle portait un sac-à-dos sur les épaules en tenant les bretelles à deux mains, comme les randonneurs. « En route ! Tu vas voir le coin auquel je pense est super joli ! » Pied en avant elle entamait leur trajet vers la forêt. Le sol se faisait rapidement un peu plus terreux. Jade avait déjà envie de se mettre pieds nus pour sentir la chaleur de la terre. Mais, elle avait finalement appris que les gens de la ville ne faisaient pas ça. Elle marchait d’un bon pas, inspirée par le soleil, la douceur de l’air et le parfum des pins.

« De là où je viens il y a des arbres trois fois plus haut qu’ici ! Avec mon frère on essaye tout le temps de battre le record en montée. » C’était encore le Seigneur de la jungle l’invaincu. Même si la dernière fois Tyrand n’avait pas été loin. Cela finirait bien par arriver de toute façon. La nature était le terrain d’entraînement et de jeu là-bas. Il y avait toujours un décalage dans les premiers temps du retour à la capitale. Jade, même si elle adorait la vie citadine, avait besoin de revoir de la verdure. « Il est aussi inscrit. Il est dans la classe au-dessus. Tyrand. Il est un peu sauvage mais c'est un amour en vrai. »

Ils avançaient sans se hâter à travers racines et embûches naturelles. Miss Clayton avait l'air heureuse.

« Alors ? Tu te plais ici ? » Tout le monde ne s'adapterait pas de la même façon. Ils venaient tous d’ailleurs. Les enfants de l’oubli surtout devaient comprendre les codes. La lumière du jour était cachée par la fonte des arbres. Les chants des oiseaux venaient de partout. La faune faisait bruisser le feuillage dans les parages. La jeune fille se retrouvait dans son élément. « Ah t’entends ? » En tendant l’oreille, on pouvait entendre le bruit d’un petit court d’eau. Le sourire de Miss Clayton s'agrandit un peu plus. « Est-ce que tu as déjà dormi à la belle étoile ? » Sonda-t-elle en faisant un demi-tour pour marcher à reculons face à lui.

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Enfant de : Fils du Prince Jean

La journée avait bien commencé... Du moins mieux que d'habitude. Je ne m'étais pas cogné contre un coin de meuble, je n'avais pas chuté, RIEN d'affreux ne s'était passé pour le moment. Je croisais les doigts. Mais quelque chose me disais que ma chance n'allait pas durer, elle ne durait jamais... Je finissais toujours avec quelques bleus, j'en avais une belle collection. La maladresse c'était quelque chose. Aujourd'hui, je profitais de la fin de semaine. Non pas pour me rendre chez mon père. Je n'avais fais que peu de visites depuis que j'étais arrivé ici. Une fille m'avait proposé une randonnée. Étant une vraie pile électrique, et connaissant mal le coin... J'avais accepté. Le sport, c'était un moyen pour moi de canaliser toute cette rage et cette colère qui m'habitais. Ce qui faisait de moi... Quelqu'un de PRESQUE calme ! Bon... Fallait pas pousser Triste-Sir dans les orties non plus... Je n'allais pas me découvrir un tempérament calme du jour au lendemain. Quoi que... on m'avait dit que le yoga contribuait pleinement à cette sérénité que je recherchais... Mais à ma dernière tentative... J'avais finis cul par dessus tête, les bras et les jambes emmêlées... J'avais été obligé d'attendre le retour de mon coloc de chambre pour lui demander de l'aide... La boulette. Jade, car c'était le nom de la demoiselle semblait aussi sportive que moi. Était-ce pour la passion du sport ? Ou pour cacher quelque chose ? Enfin peu m'importait. Dans un lieu où je connaissais bien peu de monde, un peu de nouveauté faisait du bien. Je crois que j'avais du mal à me faire à la vie saine des enfants de good guys... J'avais toujours tendance à me méfier des gens qui m'approchaient, et elle n'avait, au début, pas fait exception. J'avais enfilé de vieilles baskets, un pantalon assez lâche pour me permettre une bonne mobilité, et un t-shirt. Les journées avaient commencés à se rafraîchir et j'avais donc ajouté une veste à ma panoplie... Avec ma poisse habituelle j'allais sans doute attraper la mort, au passage. Je remplissais un sac avec quelques barres de céréales, deux trois bouteilles d'eau, un briquet, un canif et un pull. On sait jamais... n'est-ce pas ? J'étais un peu angoissé à l'idée de me retrouver en pleine nature. Là bas... Personne ne nous entendrait hurler si on se perdait... Non ? Du moins c'est ce que Lindi soufflait souvent... Quand il faisait nuit, avant de s'éclipser dans sa propre chambre. J'arrivais finalement au lieu de rencontre, sursautant en entendant une voix, finissant par me détendre.

« Hey ! Oui... Je suis prêt, j'espère que je n'ai rien oublié... »

Je lui emboîtais le pas, m'ouvrant à tout ce qui m'entourais. J'avais pas l'habitude d'être aussi proche... De la nature ! Fallait dire que mon père, a part la maison et l'or, y'avait pas grand chose dans son univers, et par extension dans le mien. L'endroit me fascinait, autant qu'il m'effrayais. Tout était nouveau pour moi. Je gardais néanmoins la tête haute, tentant de cacher mon trouble. J'avais jamais été bien vaillant fallait dire... Elle me parla de l'endroit d'où elle venait, de son frère. Je pensais un instant à ce que j'avais laissé derrière moi. Mon père était trop enquiquinant pour garder une femme assez longtemps pour qu'elle lui fasse un deuxième enfant. J'avais et j'aurais jamais de frère... J'avais Lindi, et d'un certain côté... La famille ne s'arrêtait pas aux liens du sang. J'avais donc deux pères, et une ravissante mais incroyablement enquiquinante petite sœur.

« De là où je viens... J'avoue que je me suis jamais trop intéressé à la nature et aux arbres, tout ça... je crois que c'est surtout parce que y'en a pas beaucoup sur l’Île. J'étais plus du côté de la ville. »

Je me contentais de hausser les épaules à l'adresse de la demoiselle.

« Je t'avoue que je connais pas grand monde pour l'instant... Je ne suis pas là depuis assez longtemps. Je ne pense pas avoir déjà croisé ton frère. »

Elle me demanda si je me plaisais ici... Parlait-elle de la forêt ? Ou de Auradon ? Je n'étais pas tout à fait sûr. Je haussais finalement les épaules une nouvelle fois, glissant d'une voix douce.

« Je ne sais pas encore... J'ai du mal à trouver mes marques, tout est différent ici. Mais... J'ai réussi à renouer avec mon oncle, et je n'ai pas prévu de retourner sur l'ïle... Tout est mieux que là bas, de toute façon. Je suis juste triste de ce que j'ai laissé derrière moi. Mais... On est un peu tous obligés de laisser quelque chose derrière nous. C'est un peu le prix à payer. »

Je ne pensais pas à mon père... Mais plutôt à son fidèle serviteur, le père de Lindi. Mon père... il était un peu zinzin, et il estimait que la place d'un prince n'était pas auprès de son rejeton. C'était donc Triste-Sir qui m'avait élevé toutes ces années. Je me figeais en entendant du bruit venant de tout autour de moi. Je me demandais un instant d'où ça venait, d'où allait venir l'attaque. BON je finis quand même par me détendre quand, à la voix de la demoiselle, je compris qu'il n'y avait pas de menace. Juste des... Bruits étranges ? Comme des croassements ? La nature était effrayante, vraiment... Puis bien vite les bruits des animaux furent remplacés par un glougloutement apaisant. Je pris une expression surprise.

« De... L'eau ? C'est ça ? »

Je penchais la tête, glissant juste à côté de la demoiselle pour avoir l'occasion de voir par dessus son épaule, cherchant la source d'eau, avant de finir par tourner la tête vers elle, elle me demandais si j'avais déjà dormis à la belle étoile. Une expression nostalgique s'afficha sur mon visage.

« Oui... On mettait une grosse couverture sur le toit... Et on s'installait, Triste-Sir, Lindi et moi, et on regardait les étoiles, on racontait des histoires, les histoires des étoiles... J'aimais bien faire ça... ça m'arrive de me glisser sur l'escalier de service, à partir de la fenêtre de ma chambre pour pouvoir regarder les étoiles tranquille. »

On se sentait tellement petit face à l’immensité du ciel... C'était quelque chose qui m'apaisais tellement... Encore plus qu'une séance ratée de Yoga.

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Alors ! Dis-moi ! Qu’est-ce qui m’attend ? ft. Jewell

« Oh désolée, je ne voulais pas te faire peur. » Disait Jade en voyant Well tressaillir. Elle accompagnait son excuse d’un petit sourire désolé. Tyrand lui disait souvent d’arrêter de débarquer comme ça dans le dos des gens. Si c’était une façon de taquiner son frère ce n’était pas forcément volontaire avec les autres. Il n’avait pas l’air à l’aise. Elle devait faire un effort et ne pas lui faire de nouvelle crise cardiaque. « T’en fait pas pour ça. Je nous ai pris l’équipement de base. On a de quoi tenir ! En route mauvaise troupe ! » C’était l’un des dictons préféré de son grand-père. Elle comprenait pourquoi. C’était plein d’humour et d’énergie.

« Mmm, oui, ça se voit un peu. » Une remarque sans jugement dans la bouche de l’enfant sauvage. Elle savait ce que cela faisait comme effet de débarquer dans un univers différent. Un endroit qui n’avait aucun des repères que l’on avait en soi. C’était ce qu’elle avait vécu en arriver dans la citée royale. La curiosité de Jewell était plaisante à voir. Cela donnait envie de lui faire découvrir toutes les beautés de Mère Nature. « Je ne connais pas du tout l’île…. Enfin je ne connaissais pas ici non plus. J’ai surtout entendu que c’était très gris et pauvre. » Elle avait posé beaucoup de questions à Mal à propos de la ville des Méchants. Le contraste avec Auradon avait l’air frappant. Pour les Clayon tout cela était loin d’eux. Dans leur jungle il n’y avait rien. Ils vivaient dans une maison de bois perchée dans un arbre. Ils avaient grandis avec pour ainsi dire rien. Mais, ils n’avaient jamais eu la sensation de vivre une vie misérable.

« Il n’y a des Enfants de l’ïle que tu connais déjà ? » Jade ne cherchait pas à savoir qui était d’Auradon et qui venait de l’île. Elle ne voulait pas s’arrêter sur ça. Pour elle, les choix des parents ne définissait pas les enfants. C’était aussi pour cela qu’elle aimait l’idée du Prince Benjamin. Elle était convaincue comme lui que la distinction entre les héritiers n’avait pas de sens. « Moi aussi j’étais perdue quand je suis arrivée. Chez moi il n’y a pas de télévision et la radio ne passe que dans certains coins. … Chaque fois que je reviens dans cette ville je trouve que ce monde est un peu… fou. Toute cette agitation. C’est pour ça que j’aime bien sortir ! » Heureusement qu’il y avait cette forêt près de l’école. Sans quoi cela aurait été beaucoup plus compliqué pour la fille de la jungle.

Le sourire de Jade était atténué par son empathie Well. Ils se connaissaient à peine. Pourtant cela ne l’empêchait pas de se sentir touchée par ce qu’elle entendait à travers ses mots. Elle ne ressentait pas ce déchirement. Elle pouvait rentrer en Afrique chaque été. Ce n’était pas la même chose.

« Et puis, Ben et Mal veulent continuer de faire évoluer les choses. Je suis sûre qu’ils vont trouver un moyen pour que les aller retours soient de nouveau possibles ! » Jade ne le disait pas pour les rassurer. Elle le pensait vraiment. La Magie avait échouée. Mais il y avait aussi la science qui pouvait les aider. La situation ne pouvait pas rester comme cela jusqu’à la fin des temps. Elle refusait de le croire. Dans son regard pétillait un réelle optimisme. « Ton oncle doit être content de t’avoir retrouvé ! Vous vous voyez souvent ? » Le questionna-t-elle pour en apprendre plus sur lui.

« Ça c’est le chant des crapauds à gorge jaune. Il y en a tout un groupe dans le coin. Ils ne sont pas dangereux. En fait, ils participent à l'écosystème. Sans yeux les mouches nous envahissent en quelques jours ! » Lui confia-t-elle avec cette joie anthropologique qui était la sienne. Elle apprenait des tas de choses sur la faune et la flore des environs, grâce aux livres de la bibliothèque. La jeune fille pouvait après tout raconter à son grand-père qui s’en servait pour ses propres recherches.

Miss Clayton leva les yeux sur son camarade. Elle échangeait un sourire avec lui. Avec ses cheveux en chamaille il lui faisait pensé à un petit hérisson. « Oui ! » Le souvenir de Jewell avait l’air doux et heureux. Jade pouvait comprendre. Elle aussi adoré ces nuits passées avec sa famille sous les cieux. « Alors, il faudrait qu’on organise une soirée comme ça. Moi aussi j’ai entendu pleins d’histoires sur les constellations. On pourrait se les raconter. Je suis sûre qu’on doit en avoir quelques unes qui se rassemblent. Qu’est ce que tu en dis ? » Si cela pouvait atténuer la tristesse de la séparation c’était une bonne chose à prendre. Elle pourrait proposer à Tyrand de venir. Peut-être même à Wilma.

D’un grand sourire Clayton prenait les devants. Elle attrapait la main du jeune homme pour l’entraîner avec elle. « Vient ! Je vais te montrer quelque-chose ! » Ils s’écartaient du sentier pour suivre la poussée de la mousse. La terre était plus humide et l’air moins chaud. Le bruit était de plus en plus fort. Le court d’eau douce était là niché entre les pierres. Une faune était là à profiter de l’eau. Jade souriait. « Regarde…. » Un peu plus loin devant eux une famille d’écureuils faisait sa toilette. La scène était attendrissante. La nature n’était pas qu’effrayante elle pouvait être belle, très belle même.

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Enfant de : Fils du Prince Jean

Elle s'excusa pour m'avoir fait peur. Trop tard, mais qu'elle se rassure... Ce n'était pas la chose la plus dure qui soit... J'étais pas l'un des plus braves. A mon grand damne.

« Ne t'excuse pas, ce n'est rien. »

Elle tenta de me rassurer, m'expliquant qu'elle avait prit tout le matériel qu'il fallait... ouf... Nous pourrions survivre... Quoi ? Trois jours ? En pleine forêt ? Enfin.... J'étais quand même avec la fille du king de la survie... Donc il se peut que nous survivions un peu plus longtemps.

« Ouais enfin... j'espère qu'on sera pas trop mauvais hein... »

Un petit sourire s'étala sur mon visage, alors que je la suivais sans me plaindre. J'étais sportif (malgré moi. Puisque c'était le seul moyen de me canaliser). Quand elle décrivit l'île... Je me contentais d'hausser les épaules, une expression mi-figue mi-raisin.

« Quand on vit dedans, ça nous a pas l'air si gris et si pauvre, comme c'est notre univers... Pis j'étais pas le plus mal lotis. Enfin... De ce que je m'en souviens, c'était pas si affreux que ça. C'était ma vie avant quoi. »

Oui... Je ne regrettais pas d'être partis. Mais je ne pouvais pas dire que j'étais un pauvre gosse. Je n'avais jamais eu a voler pour vivre un peu près convenablement, nous avions fait une petite « coalition » qui nous permettait de vivre un peu près convenablement. Et puis plus que le cadre de vie... Il y avait le lien que j'avais entretenu toute ma vie avec mes proches. Les heures à m'occuper de Lindi alors qu'elle n'était encore qu'un jeune reptile vicieux à peine sortie de l’œuf... Les NOMBREUX accidents qui avaient suivis suite à son apprentissage de l'hypnose (autant dire qu'elle était carrément nulle à ça... Mais bon... Je l'aimais quand même cette petite chuchoteuse.).

« Hm... Oui, je partage ma chambre avec Romuald, il est cool. Puis il y a Lindi, c'est la fille de celui qui m'a élevé, c'est comme ma petite sœur... Puis il y a les enfants du Shérif de Nottingham, on a un peu grandis ensemble... Du coup j'étais pas non plus seul et sans défense là bas. On prenait soin les uns des autres. »

BON les enfants du Shérif avaient tendance à apprécier créer les problèmes. Je les aimaient bien... mais quand on voyait qu'ils cherchaient souvent la misère à d'autres personnes... ça devenait lassant. Oh je ne disais jamais non à une bonne bagarre CERTES. C'était le moyen parfait pour passer mes nerfs... mais tout de même, c'était trop récurant avec eux. Des vrais cinglés. Alors il était vrai que je préférais passer du temps avec Lindi, elle était plus discrète et fourbe quand elle cherchait la bagarre. Ce n'était pas non plus une bonne chose... parce que ça se finissait toujours par moi, me prenant une raclée pour un truc que j'avais pas fait. MAIS BON c'était tellement subtile, que je ne m'en rendais compte que le soir venu. J'écoutais la fille de la jungle me raconter un peu comment s'était passé son arrivé à Auradon. Je hochais doucement la tête.

« Je vois ce que tu veux dire... ça doit être très dépaysant, et ça doit bouger tout le temps, par rapport à là d'où tu viens. »

Elle me parla des retours, pour pouvoir me permettre de revoir mes proches. Je baissais les yeux, toussotant.

« Je préférerai ne pas avoir a y retourner, d'une part parce que ce serait dur pour moi... D'autre part parce que ça se finirait, comme toujours, avec des chamailleries idiotes avec mon paternel. Il est épuisant... Vraiment. »

Le prince Jean n'était pas le modèle parfait de paternel... je crois que je n'avais eu de contact avec lui qu'à partir de mes six ans. On va pas dire que j'étais intéressant comme gosse, mais j'étais SON gosse quoi. Je crois bien qu'il ne s'est jamais vraiment occupé de moi... Il était soit occupé à parler de sa « GLOIRE DU PASSE », de l'époque doré, puis il pleurait, souvent aussi... Je crois bien que mon père était autant narcissique que dépressif. Entre ça et ses intrusions dans ma vie en mode « un prince ça fait ça, pas ça... » notre relation était PLUS que conflictuelle. Avant mon départ... Les repas étaient devenus une vraie torture pour moi, et une séance de fléchette verbale de « Touche ton Jew, tu auras 15 points » pour lui. Oui j'étais un AFFREUX garnement, j'avais aucune manière, et puis je me comportais comme un fils indigne qui ne pensait pas au bien de son pauuuuvre père. Ça vous dresse le tableau ? Jade aborda finalement le sujet de mon oncle Richard, ce qui fit naître un sourire timide sur mon visage.

« Je vais le voir un week end sur deux. Le deuxième je reste ici. Je ne le vois pas beaucoup, parce que le devoir de roi est très prenant... Mais il me consacre toujours une ou deux heures durant le week end pour que nous fassions connaissance, il me raconte ses aventures et m'apprend des choses. Il est vraiment cool... »

Des animaux se mirent à faire du bruit... Et j'avoue que j'aurais été seul, j'aurais sans doute pris mes jambes à mon cou. Lindi racontait que la morsure du mamba noir pouvait tuer en dix secondes... Et je crois bien que de base, la nature et le karma ne m'aimais pas vraiment... Enfin... Jade était là pour me rassurer. Je plissais les yeux, notant l'information dans un coin de ma tête.

« D'accord ! Je vois. Bien... Heureusement qu'ils sont là... Tu as l'air d'être passionnée par les animaux dis donc. »

Chacun avait une chose qui nous émerveillait plus qu'une autre. Pour moi c'était les étoiles... J'aimais aussi énormément la cartomancie et la voyance. Triste Sir m'avait d'ailleurs offert un pendule dont je ne m'étais pas encore servit. Et je n'étais pas prêt de le faire d'ailleurs... Déjà que mes prédictions avec les cartes se retournaient SOUVENT contre moi... Alors un pendule ? Je n'étais pas maso non plus. Ça m'intéressait, mais j'avais peur de mon « don », si on pouvait appeler ça un don. Un lion peureux qui tire les cartes... On aurait tout vu je crois. Enfin... Je parlais finalement à Jade de notre petit rituel chez moi. Chose que je faisais très souvent. Je hochais finalement la tête, passant une main dans mes cheveux. C'était un tic qui avait le don de faire soupirer Romuald, il avait prit le pli de m'aider à me coiffer le matin parce que « avec une bonne coiffure on peut faire QUE de bonnes choses ». Enfin... J'en doutais un peu... Mais je lui disait rien. Ma manie était vue comme un sacrilège. C'était un drôle de type, mais je l'aimais bien.

« Ce serait avec grand plaisir Jade. Je grimpe déjà de temps en temps sur l'escalier de secours pour pouvoir les regarder. C'est vraiment quelque chose qui m'apaise. »

Elle me prit la main et m'entraîna à sa suite, je tentais de suivre ses pas, mi glissant, mi courant, je crois que c'était une chance, avec mon agilité légendaire, que je ne me sois pas déjà ramassé par terre. Elle semblait toute excitée, et finit par me montrer un tableau vraiment beau, je regardais tout ça assez surpris, je pensais pas que la nature pouvait être aussi belle. L'eau bouillonnait, gargouillait, glougloutait gaiement, se glissant entre les pierres, la verdure était omniprésente, et la nature aussi. Je pus voir des écureuils ! Je les regardais, un sourire amusé sur le visage. Ils étaient mignons. Romuald m'avais apprit quelques mots en écureuil pour le fun... Mais qu'une seule chose me venais à l'esprit, impossible de me souvenir ce que ça voulait dire... Je répétais donc ce dont je me souvenais, recevant comme seule réponse un gland dans la figure... Bon... Mon écureuil semblait vraiment affreux...

« Heu... Pardon... J'apprends ? »

Un deuxième gland vint s'écraser sur mon front. Manifestement les écureuils étaient un peuple vraiment susceptible.