Animosity never truly comes to an end [Pv Meldred]

Il est tôt. Pour ne pas dire, extrêmement tôt. Gil dormait encore à poing fermé lorsqu’Harry a quitté leur chambre commune. Il avait prévu, à la base, de l’entraîner dans sa petite farce, mais à le voir dormir, il semblait en avoir besoin Pas étonnant au vue du nombre d’activité sportive qu’il se coltine. Quoiqu’il en soit, ce n’est pas de la main d’œuvre qui lui manque, étant donné qu’il a été réveiller deux autres membres de l’équipage à la place. Ils l’ont aidé à contrecœur, se frottant les yeux et baillant à s’en arracher la mâchoire pendant une bonne heure. Bref, assez de temps pour qu’Harry ait la nette envie de les égorger. Heureusement pour lui, car à Bore-adon il n’est pas question de faire du mal aux autres, et pour eux surtout, il est de bonne humeur. De très, très bonne humeur. Il faut dire qu’il a passé les deux derniers jours à préparer sa petite farce. Et certes, ça peut paraître complètement enfantin, mais ça l’amuse. Il faut bien qu’il trouve à faire quelque chose, n’importe quoi, qui l’amuse en ces lieux. Car il meurt d’ennuis la moitié du temps et que l’autre moitié, il a envie d’égorger tout le monde. Avec leurs sourires et leur hypocrisie, sans parler de leur attitude de crétins se croyant au-dessus de tous. Surtout des enfants de l’Île. Certains font des efforts, c’est vrai, mais d’autres… La simple pensée lui fait imaginer mille supplices.

Revenons-en au plan. Rien de bien méchant, en soi, il a fait bien pire sur l’Île et le fils du Seigneur Maliss le lui a toujours bien rendu. Mais dans ce satané royaume, il n’est pas certain jusqu’où il peut aller sans se faire renvoyer directement de l’autre côté de la barrière magique. Alors ces deux derniers jours, il a attrapé des oiseaux, qu’il a enfermé dans des sacs. Ces camarades et lui-même se font le plus discret possible en traversant le campus. Et revenir au dortoir est plutôt facile. Le plus dur, c’est d’ouvrir discrètement la porte derrière laquelle Meldred et le fils de l’un ou l’autre nain dorment. Et les oiseaux… n’aident clairement pas. Harry les aurait bien piétiné pour qu’ils arrêtent de battre des ailes mais ils ne lui auraient plus servi à grand-chose après ça. Alors au lieu d’opter pour le côté discret, il fait signe à ses compares d’y aller sans la moindre once de subtilité. Ouvrant grand la porte, les deux autres pirates ouvrent les sacs d’où s’envolent directement une bonne quinzaine de volatiles en tout genre. Tirant ses camarades en arrière et dans le couloir, Harry balance quant à lui son sac ouvert en direction d’un des lits. Une chance sur deux pour que ce soit le bon, il n’est pas venu voir de quel côté dormait Meldred. Il a juste le temps de voir l’hibou sortir du sac avant qu’il ne ferme la porte. Un des deux autres pirates est rentré rapidement dans sa propre chambre, ayant bien trop peur de se faire prendre et renvoyé sur l’Île. Mais le deuxième n’est quant à lui pas suicidaire et reste tant qu’Harry ne le remercie pas.

En entendant déjà quelques cris venant de la chambre, les deux se tordent de rire alors que Hook tient la poignée de la porte en main. Personne ne sortira d’aussitôt de cette pièce.

Toute cette histoire a débuté il y a bien longtemps, sur l’Île. Et pour une fois, Harry n’y est pour rien, vraiment. C’est Meldred qui a commencé, ce même si le dire ainsi est assez puéril. Mais c’est la simple vérité. Évidemment, le fils de Crochet ne va pas démentir avoir la rancune tenace et de ce fait, avoir lancé en quelques sortes les hostilités. Toutefois, tout le monde sait qu’il ne faut, en aucun cas, prendre son crochet. Et ce depuis qu’ils sont tous en âge d’aller jouer dans des bacs à sables. Enfin, c’est une façon de dire la chose, car sur l’Île il n’y avait pas de plaines de jeu et de parents bienveillants qui surveillaient leur progéniture. Mais que cela n’en tienne, Meldred est une sale petit voleur. Il a osé lui voler son crochet. Le sien. Son héritage, son image. Alors tout ce qui lui est arrivé depuis est de sa propre faute, il n’a ni à se plaindre, ni à espérer que cela ne s’arrête un jour.

Heureusement, il ne se laisse pas faire. Ça énerve Harry, oui, mais ça l’amuse tout autant. Il faut dire ce qui est, sur l’Île, il n’y a pas tant de choses à faire. Enfin, si, mais jour après jour, à force, tout devient lassant. En tout cas pour lui. Si être craint d’une bonne moitié de la population est un avantage non négligeable, cela implique aussi qu’on l’évite à tout prix. Les quelques courageux qui osent se lancer dans un pari avec lui ne commettent pas deux fois la même erreur, surtout s’il perd le dit paris. Lui, mauvais perdant ? À peine. Son père lui a bien trop inculqué que gagner est bien plus important que de participer, alors forcément, la leçon lui est restée.

Et puis, étonnamment, se jouer ainsi des farces est plus que divertissant. Ça permet aussi de garder la forme, de ne jamais baisser la garde. Surtout que Meldred est ami avec le fils d’Yzma. Sur l’Île, ça l’avait grandement aidé. Étrangement, il espère que maintenant qu’ils sont à Auradon et que Meldred à accès à sa magie, ce dernier n’hésitera pas à en faire usage pour lui rendre la pareille. Même s’ils se détestent réellement, tout ceci se déroule bien dans la bonne humeur. Du moins, généralement.

Le petit hic, à Auradon, c’est de ne pas dépasser les bornes. Il y a déjà cette interdiction d’avoir des armes sur soi, obligeant les pirates à se promener sans même un petit couteau. Alors certaines farces qui sur l’île n’auraient créé l’indignation de personne risquaient d’en choquer plus d’un ici. Et si le pirate n’en a rien à faire de ce petit détail, c’est plus le côté retour à l’envoyeur qui le dérange grandement. Il a donc opté pour quelque chose de simple et de pas trop grave. Des oiseaux, une chambre, deux étudiants réveillés au milieu de la nuit, pas de quoi en faire un drame. Après les cris, des jurons, ha, Meldred se rend enfin compte de la situation. Les deux pirates sont pliés en deux dans le couloir, Harry tenant bien la poignée de la porte pour que personne ne sache sortir de là. Il payerait cher pour voir la tête de Meldred, mais aussi celle du fils du nain. Il n’a pas l’air très courageux celui-là, ni très réactif. Ce qui n’est pas le cas de celui qui craint les Hiboux, qui a déjà trouvé son chemin jusqu’à la porte. Harry retient cette dernière l’espace d’un instant, mais il sait que l’autre à sa magie à portée de main, alors il lâche la poignée et se met à courir vers l’autre bout du couloir avec l’autre pirate. Ils ont à peine faire quelques pas qu’il entend la porte s’ouvrir assez violemment, mais il ne se retourne pas pour voir comment l’autre à bien pu faire ça. Il rit bien trop pour s’en préoccuper ne fusse qu’une seconde. Ils auraient dû, pour bien faire, retourner dans leurs chambres, car c’est impossible que d’autres étudiants n’aient pas été réveillés par tout ce bruit.

Ils sont donc à l’autre bout du couloir quand Meldred sort de sa chambre comme une véritable furie. Nul besoin de jouer la carte de l’innocence et de faire comme si lui et son acolyte venaient de se lever en entendant les cris.

« Meldrou ! T’as croisé un oiseau de mauvais augure ? »

Blague à part, complètement nulle, mais tellement véridique que les deux pirates éclatent encore une fois de rire, Harry en a les larmes aux yeux. Toutefois, les oiseaux cherchent une sortie et commencent à envahir le couloir. Et alors que le fils de Crochet s’apprête à s’éloigner, question de ne pas finir dans le même état que Meldred, il voit ce magnifique Hibou sortir de la pièce, marchant difficilement au sol en regardant de droite à gauche. Et le pirate a vraiment l’impression que mère nature est de son côté, car au lieu de s’envoler vers l’autre partie du couloir, le hibou prend son envol… et se dirige droit vers Meldred et les deux pirates. Il en pleurait de rire, s’il ne tentait pas lui aussi d’éviter la volée d’oiseaux qui venait vers eux, cherchant désespérément une sortie.