Promenade dans le manoir hanté - Chwalalala

Chwalybog et Shahin étaient ressortis vivants du théâtre de marionnette, le demi-dieu de la nuit avait affirmé à son ami qu’il n’avait pas de dégâts suite à l’incendie et à ces créatures complètement folle et c’était aussi le cas de Shahin, ce qui le rassura. L’enfant d’Halloween Town rajouta même qu’il en faut plus pour tuer un squelette. Chwalybog sourit à se commentaire, c’est vrai que ça devait être pratique, d’ailleurs il se demandait même s’il était possible de mourir pour un squelette. Après, même si ça venait à arriver, peut-être qu’à Auradon il n’y a pas vraiment de « mort », puisqu’ils avaient ressuscités tous les méchants pour qu’ils puissent payer leur dette.

Une fois dans la bibliothèque, Shahin était vraiment intéressé par ce qui l’entourait, contraire à Chwaly qui n’avait jamais réussi à lire un livre entier de sa vie… Il remarqua bien la réaction de son ami, qui semblait un peu interdit, devant son manque de réaction face au titre d’un livre qui semblait marrant…. Il s’en voulait un peu… Il aimerait partager ça avec Shahin… Mais il n’arrivait pas à s’intéresser à cette pièce (sauf le roman : « Le Fantôme de l’Opéra » qui avait attiré son regard, mais seulement parce qu’il avait déjà vu ce titre sur l’une de ses partitions).

Alors qu’ils pensaient pouvoir profiter du confort des fauteuils, Shahin s’était retrouvé attaqué par le tapis, par chance Shahin n’avait pas été blessé ce qui rassura l’enfant de la nuit. Son ami rajouta qu’il n’aurait pas dû se laisser prendre au piège, que c’était prévisible.

« C’est vrai que dans ce manoir presque tout est un piège, mais j’ai moi-même faillit me faire avoir. »

Shahin était retourné à sa contemplation des livres, jusqu’au moment où ils avaient abordé le sujet des souvenirs créé à la bibliothèque d’Auradon… Chwaly était rassuré que son ami semblait le comprendre et ne le jugeait pas de ce servir d’un tel lieu pour ses siestes et qu’il se montrait aussi compréhensif par rapport à ses difficultés pour lire. Chwaly avait littéralement l’impression qu’un poids s’enlevait de ses épaules, cependant il perdit de nouveau le sourire lorsque Shahin lui proposa d’aller voir quelqu’un de l’école pour demander à ne plus suivre les cours normaux pour qu’il puisse s’adapter à son rythme…. Malheureusement, il n’y croyait pas vraiment… Déjà lorsqu’il était allé leur parler de ses douleurs à cause de la lumière, ils lui ont seulement dit de prendre son mal en patience, qu’il avait juste besoin de temps pour s’y habituer et que s’ils venaient à étudier la nuit, il ne pourrait jamais s’y faire… Peut-être qu’ils y croyaient vraiment…. Ou qu’ils en avaient rien à faire de lui, après tout il y avait tellement d’élèves…

« Je ne sais pas si ça changerait quelque chose…. Ils n’ont jamais voulu changer mes horaires ou chercher une solution par rapport à mes difficultés face à la lumière… Ils sont persuadés que ça va diminuer avec le temps et que je dois m’y habituer… Ils risquent de dire la même chose pour la lecture… »

Au signal de Shahin, ils passèrent la porte pour se retrouver dans le laboratoire, qu’ils avaient déjà exploré précédemment. Cependant, cette fois ce ne fut pas Shahin qui fut attrapé par la camisole de force, mais bien lui et bien sûr il n’avait pas pu retenir un cri de surprise lorsque cela arriva.

« C’est pas possible, je me fais toujours surprendre. »

Cependant Chwalybog ne disait pas cela en se plaignant, au contraire, il riait, cela l’amusait. Depuis le début de la soirée, il avait sursauté à plusieurs reprises aux portes qui claquent derrière lui, aux touchers fantomatiques etc ça en devenait ridiculement drôle. Il n’était pas le seul à penser cette situation comique, puisque Shahin était parti dans un rire à gorge déployée. Chwaly sourit en voyant son ami aussi joyeux, puis son regard se porta sur Six qui se fit avoir par la table d’expérimentions comme il l’avait été au début de la soirée. Leurs rires redoublèrent et Shahin rajouta que l’un des deux était d’un ridicule comme ça, même s’il n’arrivait pas à savoir à qui il s’adressait.

« Je ne sais pas si c’est à moi ou à Six que tu parles, mais pour nous deux : hey ! »

Il riait toujours, c’était indéniable qu’ils étaient tous les deux ridicules, mais contrairement à tout à l’heure, il était persuadé qu’il pourrait se délivrer tout seul. S’il faisait apparaître ses ailes, il y avait de grande chance que la camisole se déchire. Cependant, il vit son ami libérer Six, puis partir à la recherche de quelque chose dans les placards. Peut-être qu’il voulait l’aider à se défaire du piège, comme tout à l’heure. Chwaly décida donc d’attendre un peu qu’il trouve ce qu’il cherchait. Cependant lorsque ce fut le cas, Chwaly n’était pas sûr de choisir sa solution. Son ami proposait d’utiliser un acide pour ronger la camisole et il avait un sourire malsain sur le visage. Cette scène aurait pu en effrayer plus d’un, mais pas Chwaly. Il avait confiance en Shahin et il trouvait cette scène bien drôle, cependant il ne préféra ne pas tenter le diable en fit apparaître ses ailes. Cela eût l’effet escompté et il fut rapidement libéré de la camisole. Il sourit à Shahin avant de lui expliquer son choix.

« J’ai pleinement confiance en toi, mais ce manoir s’est souvent joué de nous, donc je n’ai pas entièrement confiance en leurs produits. Je pense que j’ai déjà bien profité de cette pièce tout à l’heure et j’ai hâte de découvrir la suite. »

Ils passèrent tous deux la porte bleue qui les menaient à la dernière salle inexplorée du manoir.

Tu venais de passer la porte bleue accompagné de Chwalybog. Tu avais remarqué dans la pièce adjacente qu’il n’avait pas été vexé de ton rire, mais aussi qu’il avait en le travail de ton village une confiance toute relative. Tu ne pouvais l’en blâmer, vous n’étiez pas les organisateurs d’Halloween sans raison. Tu regardes autour de toi dans cette nouvelle pièce. Tu constates qu’il s’agit d’une chambre d’enfant. Un berceau s’y trouve, mais également un lit très petit. Fais pour les nuits enfantines, d’un être d’un très jeune âge. Tu connais trop bien à ton goût les chambres d’enfants. Tes parents en ont eu douze après toi. Les poupées en porcelaine fêlées te rappellent vaguement l’état de celles qu’on put posséder tes ignominies de sœurs. La malle te fait penser à ta propre malle à jouet que tu possédais dans ta jeunesse. Tu t’avances dans cette salle et c’est là que tu l’entends. Elle semble être dans ta tête cette petite fille, qui te demande de venir jouer avec elle, qui t’interroge sur ta présence dans sa chambre. C’est assez perturbant d’entendre cette voix, alors que tu ne vois personne. Tout se met en mouvement à ta grande stupéfaction, le ballon roule vers toi. Le diable en boîte prend des airs moins amicaux en s’avançant dans ta direction. Tu ne peux t’empêcher de soupirer. Tu n’as pas déjà assez vécu de cauchemars avec les douze rejetons de tes parents. Les enfants et les bébés, c’est tout ce que tu détestes.

Dans cet environnement menaçant tu ne peux que te souvenir de ta propre enfance, des fois où tes parents ne mettaient un nourrisson dans les bras, te demandaient de lui donner le biberon. D’un autre côté, cela te rappelle tes tentatives de meurtres infantiles. Tu en as pris du plaisir à tenter de le tuer ce petit garçon, que ce soit par des nœuds coulants ou en lui faisant avaler sa tétine. En tentant de l’assommer avec son hochet, mais rien n’y a jamais fait. Et aujourd’hui, tu dois toujours respirer le même air que lui. C’est une chance tu te dis, qu’ils aient choisis de mettre une chambre de fille. Tu n’aimes pas plus tes sœurs, mais tu les tolères. Tu as même fait des efforts avec certaines, tu leur changeais leurs couches. Ou alors, ne le faisais-tu que pour tes parents ? Tu n’en sais rien. « Je veux que tu joues avec moi ! » Te hurlait la petite fille au plus profond de ton esprit et tu grognais. Tu l’avais tant entendu cette phrase alors que tu ne voulais pas les voir. Lasse, tu t’avances vers l’une des portes. Mais soudainement l’armoire s’ouvre. Tu t’attendais à y voir tout l’attirail du bébé, des bodys et des turbulettes ou bien alors du talc, mais ce n’est que le noir et le néant. Un noir si profond, qu’il en est attirant à tes yeux au lieu d’être inquiétant. Tu es tenté de t’en approcher pour en découvrir toute la profondeur, jusqu’à ce que tu ne vois la forme qui semble s’en détacher. Après un temps, il apparaît, le monstre du placard ! Tu ne peux t’empêcher de rire, tu n’en as jamais eu peur de ces monstres absurdes. Tu te fends la poire alors qu’une peluche est en train de grimper le long de ta jambe. L’être de mousse revêtait un air inquiétant, tu ne pus pas résister à l’urgence de te débarrasser de sa présence. Tu l’envoyas valser sur le croquemitaine qui venait de se frayer un chemin hors de sous le lit.

« Tu entends aussi cette voix dans ta tête ? La voix d’une gamine ? »

Tu questionnais Chwala sur cette voix que tu avais dans la tête et qui depuis le début s’adressait à toi, te demandant de jouer avec elle. Maintenant, elle te suppliait de venir jouer à la dînette avec elle. Tu voyais la fausse cuisinière dans un coin de la pièce, faites complètement en bois, avec des assiettes, casseroles et faux aliments qui s’étaient animés avec le reste de la pièce et semblaient prêt à attaquer la première personne à portée. Tu partis volontairement dans la direction opposée, tes chaussures entrant en contact avec le sang qui coulait des barreaux du berceau. C’est à l’intérieur, que tu découvris ce qui ressemblait à un nouveau né, mais les pleurs étaient trop mécaniques pour être ceux d’un être vivant de chair et d’os.

Tu t’éloignais dégoûté de cette vision d’horreur. Le temps pouvait passer comme il voulait, tu ne pouvais supporter de voir un être nouveau né, qu’il soit ou non humain. Tu ne pouvais pas les blairer ces saloperies de bébés, en plus il leur fallait des couffins et autres joyeusetés pour enfant, tels que les poussettes. Tu n’as jamais voulu vivre dans tout ça toi, pourtant les comptines, tu en as bouffé au point de toutes te les remémorer sans difficulté. Les assiettes en plastiques et les chaises hautes lors des dîners, c’est pas non plus ta tasse de thé, mais tu as bien dû t’en contenter. Tes parents ayant bien trop souvent enfantés. Tu as vécu bien trop d’années à les regarder pouponner, ils en avaient toujours un ou plusieurs autres à bercer. Cette chambre représente ton enfer, tu n’y peux rien et cette voix dans ta tête, ne fait que pousser le drame encore plus profondément. Que les jouets et autres accessoires pour bébé soient en train de t’attaquer, ce n’est rien pour t’inquiéter. Il te fallait te débarrasser de la voix dans ta tête. Tu ne voulais plus rester dans cette pièce, tu voulais en sortir, partir loin de ces doudous qui selon la voix voulaient simplement que tu leur fasses un câlin. Tu ne voulais pas les toucher, c’était comme l’idée de devoir à nouveau mettre les mains dans les paquets de lingettes pour aller torcher les petites fesses rosées et emmerdées d’un bébé. Cette chambre ravivait pour toi, le désir profond de ne jamais te reproduire, de ne jamais avoir tes enfants, de ta chair et de ton sang.

Après avoir traversé la porte bleue, aux côtés de Shahin, tu trouvas une chambre d’enfant. Ce n’était pas difficile à deviner en voyant le berceau et les différents jouets qui jonchaient le sol. Tu essayais de te souvenir à quoi ressemblait ta chambre lorsque tu étais petit, mais tu as du mal à t’en rappeler… Cependant tu te souviens facilement des soirées passées au coin du feu avec ton père, l’écoutant jouer du violon, jusqu’à ce que tu t’endormes aux premières lueurs du jour.

Tu es sûr cependant de n’avoir jamais possédé une poupée en porcelaine comme celles que tu pouvais voir dans la pièce… Après le coup du théâtre, tu t’attends à ce qu’elle tourne soudainement leur tête en te quémandant de jouer avec elles…. D’ailleurs tu entends bien une voix ! Celle d’une petite fille ! Tu regardes tout autour de toi, pour chercher à savoir d’où a pu provenir cette voix, mais impossible de le deviner… Tu n’as pas l’impression que les poupées aient parlé, mais certains jouaient ont décidé de bouger et se rapprochent de plus en plus de toi et de ton ami. En reculant, tu marches sur un doudou et tu as failli tomber. Tu te rattrapes de justesse en posant ta main sur la table de chevet qui se trouve au côté du berceau, sauf que tu poses ta main sur des tétines, toujours bien baveuses. Dans un rapide mouvement de dégoût, tu t’essuies sur la gigoteuse qui se trouve accroché au lit du nourrisson, comme si de rien n’était. Enfin, tu ne te plains pas vraiment, tu sais parfaitement que ça aurait pu être pire si tu étais tombé dans la flaque de sang qui s’écoulait depuis le berceau, ou encore pire, si tu avais posé ta main, par accident sur des couches sales…  

En regardant autour de toi, tu constates qu’un hochet c’est envolé dans les airs et produit une certaine musique en se balançant en rythme. Tu es persuadé que le thème ne correspond pas à une berceuse, ni à aucune comptine, mais tu souris quand même, étant persuadé que si ton père avait trouvé un tel jouet durant ton enfance, il te l’aurait surement offert. Tu n’avais peut-être jamais eu de mère, ou de nourrice, ni connu un amour maternel, mais l’amour paternel est aussi fort, voir bien plus à tes yeux, puisque ton père a toujours été présent dans ta vie. Quand tu n’étais qu’un jeune bambin jusqu’à aujourd’hui.

Plus le temps passait et plus la voix de la morveuse était de plus en plus forte dans tes oreilles et tu n’avais aucune idée, d’où cela pouvait bien venir… Tu décidas donc d’observer ton ami et tu remarquas que la porte de l’armoire venait de s’ouvrir… Tu restais sur tes gardes, en observant Shahin s’en approcher, mais tu fus distrait lorsque le monstre qui se cachait sous le lit d’enfant vint t’attraper la cheville. Tu attrapes le cadre dans lequel se trouve une photo de l’échographie, prêt à l’envoyer au visage du croque-mitaine, mais Shahin t’as devancé en lui jetant une peluche au visage. Sous l’effet de la surprise, le monstre te lâcha et tu t’éloignas rapidement de lui.

Ton regard se porta de nouveau sur Shahin, même s’il avait ri en voyant les monstres, tu avais bien constaté que depuis que vous étiez rentré dans cette pièce, il avait l’air lasse, pas aussi enjoué que dans les autres salles… Tu te demandais bien pourquoi. Peut-être qu’il entendait aussi cette voix et que c’était à cause de cela ? Tu devais bien l’admettre, plus elle criait et plus tu te demandais pourquoi des personnes comme la bonne fée appelaient les rejetons : des cadeaux du ciel ou des chérubins … Leur voix était loin d’être angélique lorsqu’ils pleurnichaient comme cela.  Tu sortis dans tes pensées lorsque Shahin te demanda si tu entendais aussi la voix d’une gamine.

« Oui je l’entends aussi. Dis…. Tout va bien ? Tu avais l’air moins enjoué que dans les autres salles… »

Tu avais hésité avant de poser cette question… Tu ne voulais pas le vexer ou le gêner, mais tu sentais que quelque chose ne lui plaisait pas vraiment dans cette pièce… Peut-être qu’il y avait eu un problème dans son passé avec un nouveau-nés… Ton idée se renforça, lorsque tu le vis s’écarter avec dégoûts du berceau.

La fillette semblait mécontente que tu ne t’intéresses plus à sa voix, car tu l’entends te demander (dans un cri) de lui lire une histoire et au même moment un livre de contes pour enfant s’envola du sol pour essayer de te frapper en plein visage. Par chance, tu te baissas à temps, mais le livre atteint la veilleuse en forme de petite bergère, qui s’écrasa au sol en pièces. La petite fille commença à s’époumoner, mécontente que tu lui ais détruit sa lumière. Tu n’as aucune idée pour arrêter les pleurs d’une petite, surtout quand cette dernière n’est pas visible….

Tu te tournas vers Shahin, qui avait toujours l’air dégoûté, tu hésitas donc beaucoup moins avant de lui demander s’il voulait partir.

« Tu veux qu’on y aille ? »

Au même moment, tu aperçus un cube avec des lettres peintes sur les côtés foncé vers toi, que tu réussis à esquiver de justesse. Tu n’avais rien contre les enfants, tu pouvais même parfois les trouver mignon de loin et surtout quand ils ne hurlaient pas. Cependant, cette petite peste, bien qu’elle ne soit pas visible, était tout sauf sage ou adorable.

Récap:

J’étais encore sous le coup de cette voix dans ma tête, cette petite fille, qui m’agaçait. Elle était toujours en train de me parler. Me demandant de jouer avec elle, me hurlant dessus, voulant que je quitte sa chambre. Elle m’agaçait et allait finir par me filer la migraine. Je n’avais pas du tout envie de gâcher ma soirée avec une migraine. Mon camarade me demanda si tout allait bien, en ajoutant qu’il voyait bien que j’étais moins enjoué dans cette salle.

« Oui je vais bien, je déteste juste les enfants, des soucis avec les enfants quand j’étais plus jeune. »

Je n’entrais volontairement pas dans les détails, je ne voulais pas lui dire que je haïssais les enfants depuis que mes parents avaient eu l’idée farfelue d’en avoir douze autres après ma naissance. Je n’avais pas envie de lui parler de ceci, j’avais très peu de personne dans mon entourage à qui j’avais avoué l’existence de ces enfants, c’est-à-dire uniquement Edith et Shannon, qui avaient pu les découvrir en venant à Halloween Town. Je l’entendais toujours, cette sale gamine, dans mon esprit, me priant de faire pleins de choses alors que ses jouets tentaient de nous agresser. Je me mis les mains sur mes oreilles inexistantes en cette nuit, je soupirais. Je voulais absolument sortir d’ici. Je n’en pouvais plus et j’étais bien heureux que mon camarade me propose de sortir. Je n’y pensais pas plus d’une seconde, sautant presque sur la porte que je savais me menait à la sortie. Une fois sur l’extérieur, je pris une grande bouffée d’air, la voix dans mon esprit disparue. J’étais particulièrement soulagé de ne plus être dans cette pièce. C’était pas du tout de la peur qui m’avait habitée, mais du dégoût, un dégoût total. Je ne pus que me laisser émerveillé par l’allée de citrouilles taillées, mais aussi les corbeaux comme accueil. J’étais un peu chez moi à la sortie de ce manoir. Je ne pus m’empêcher de siffler, je savais bien que le seul membre d’Halloween Town présent dans l’enceinte du manoir était mon grand-frère canin, Zéro. Je n’eus qu’à attendre quelques secondes pour que mon petit camarade fantôme n’arrive et vienne aboyer sur Six pour la saluer.

« Bonjour Zéro, tu vas pas t’ennuyer ce soir. »

Le petit chien me sauta dessus, heureux de me voir et de voir Six, il ne put s’empêcher d’aller tourner autour de Chwalybog, il semblait très intrigué par mon ami et je ne pus m’empêcher de rire un peu. Je m’accroupis devant le chien de mon père, caressant sa peau fantomatique avant qu’il ne tente de me piquer un os de l’avant-bras. Je le retirais sans aucune gêne et lui lançait. Le pauvre avait envie de jouer et je ne pouvais lui refuser cela. Malgré les bruits d’animaux sauvages sortant des buissons et la musique de fond des corbeaux, je ne pouvais m’empêcher de me sentir chez moi. Les pierres tombales aussi me rappelaient la maison, bien que chez nous elles soient un peu mieux entretenues. Je m’amusais avec mon chien, oubliant un peu la présence de mon camarade à mes côtés, heureux de voir mon ami et frère. Je vis pourtant mon frangin partir à l’opposé de ma position avec mon os de l’avant-bras dans la gueule. Lorsqu’il revint, il trottinait calmement à côté de mes parents, qui s’avançaient vers nous tout sourires. Je ne fus pas le moins du monde surpris lorsque ma mère m’enlaça comme si nous ne nous étions pas vus depuis des mois, mon père se contenta de poser sa main sur mon épaule.

« Bonjour Chwalybog, nous sommes heureux de te rencontrer. Shahin, mon grand comment as-tu trouvé notre manoir ? » S’enquit ma mère et je levais les yeux au ciel aux mots « mon grand ».

Je posais mon regard sur ma mère, elle était radieuse, elle semblait tellement heureuse de sortir de la maison, elle qui aime tant rencontrer de nouvelles personnes. Tout l’inverse de moi, alors que mon père, semblait un peu plus réservé, ce qui était loin de ses habitudes. Etait-ce parce que je les avais prévenu que Chwala était un peu étranger aux relations humaines. Mon père étant très jovial, mais pas plus doué que moi en relation humaine, je comprenais bien ce qu’il pouvait ressentir.

« Oui, c’était cool, Maman. Certaines pièces plus compliquées que d’autres, la salle des éléphants roses a bien failli faire perdre à Auradon un élève et bon cette chambre d’enfant et tout simplement l’agacement suprême. »

Je ne pus m’empêcher de lancer un regard noir et mortel à mon père, lorsqu’il se mit à rire en me murmurant que tout le monde n’avait pas une sainte horreur des enfants et encore moins de ceux partageant leurs gênes. Je me détournais de mon père pour relancer son os, enfin mon os, à Zéro qui n’attendait que que je m’occupe de lui. Je me tournais vers Chwalybog avec un petit sourire.

« Chwalybog, je te présente mes parents, Jack et Sally Skellington. Maman, Papa, voici Chwalybog, le camarade dont je vous ai parlé. »

Une fois les présentations finies, je cessais d’écouter ma mère, qui s’était tournée vers mon ami pour entamer une conversation. J’entendis simplement qu’elle lui assurait qu’il pourrait venir dormir à la maison s’il décidait de venir visiter Halloween Town. Mon père avait toute son attention tournée vers moi et son sourire ne quittait pas son visage.

« Je veux toutes tes impressions, Shahin. »

Je soupirais avant de lui faire la version longue de notre promenade dans le manoir, il voulait presque les moindres détails juste pour savoir s’il allait pouvoir refaire un tel événement l’année suivante à Auradon. Il m’annonça aussi que les premiers groupes étaient déjà à l’intérieur en train de faire face à la demeure crée par notre petite ville. Après une bonne dizaine de minutes, on se mit tous les cinq en route, traversant l’allée de citrouille et jusqu’à la sortie. Ce n’est qu’à la limite de la sortie que Zéro me rendit mon os et retourna à son poste pour la soirée.

Chwaly s’inquiétait de plus en plus pour son ami. Tout avait commencé, lorsque ce dernier semblait moins enjoué dans cette pièce du manoir. Shahin lui expliqua qu’il détestait les enfants, qu’il avait eu des soucis avec quand il était plus jeune. Le fils de Chernabog se demandait bien ce qu’il avait pu arriver à son ami pour qu’il réagisse comme ça, mais il n’insista pas en lui posant de nouvelle question. Il ne voulait pas dépasser les limites et il savait que si un jour Shahin voulait lui en parler, il le ferait.  A la place, il lui proposa de partir. De voir Shahin avec les mains posées où ses oreilles devraient se trouver, pour essayer d’étouffer les bruits l’inquiéta. Il le suivi rapidement lorsque son ami se précipita sur la porte. Le soulagement se lisait sur les traits de son ami dès qu’ils n’entendirent plus les cris de la fillette et qu’ils virent l’allée de citrouilles. Chwaly les admirait, chacune d’elles étaient taillées et allumées, c’était vraiment beau à voir. Rapidement un chien fantômatique fit son apparition et aboya sur Six pour la saluer, avant de sauter sur Shahin. Chwalybog sourit en comprenant que ce petit chien était le fameux Zéro, que Shahin considérait comme son frère.  Zéro sembla intrigué par le fils de la nuit et Chwaly sourit en approchant doucement sa main, dans le but de le caresser. Il sourit lorsque le chien se laissa faire, mais ce dernier perdit rapidement tout intérêt pour lui, lorsqu’il décida qu’il avait envie de jouer avec les os de Shahin. Son ami retira un os de son avant-bras, le lança et Zéro parti le chercher.

Chwaly riait en les regardant faire, il n’avait aucun de mal à imaginer à quel point Shahin tenait à son frère canin.  Cependant, à un moment Zéro ne revint pas tout de suite, il était parti dans une autre direction pour revenir rapidement avec deux personnes : les parents de son ami. Il n’avait aucun de mal à deviner puisque Jack Skellington était un squelette comme son ami (et aussi il ressemblait comme deux goûtes d’eau à l’image qu’il avait vu dans un livre). Sa mère ressemblait à une poupée raccommodée, ce qui lui rappela la première rencontre avec Shahin, qui l’avait informé qu’il pouvait se recoudre.

Il était impressionné devant eux, mais aussi gêné, non pas à cause de leur physique très différent de ce qu’il avait connu, mais il avait peur de dire ou faire quelque chose qui leur déplairait, donc il resta silencieux pendant les retrouvailles avec leur fils. Chwaly retrouva l’usa de la parole, lorsque Sally Skellington le salua.

« Bonjour, moi de même madame. »

Beaucoup d’élèves pensaient qu’il était un rebelle à cause de son look vestimentaire, mais là il devait surtout ressemblé à un enfant lors de son premier jour d’école. Il restait bien droit et ne savait vraiment pas quoi dire. Par chance, Shahin commença à donner son avis sur le manoir, mais la gêne revint rapidement lorsqu’il parla de la salle des éléphants roses, qui avait bien faillit faire perdre à Auradon un élève…. Il avait vraiment mais alors vraiment pas aimé cette salle….

« Oui, c’était vraiment flippant cette salle, mais à part cette salle, j’ai vraiment aimé cette expérience. »

Il ne mentait pas d’ailleurs, il avait vraiment apprécié ce petit voyage dans le manoir aux côtés de son ami. Au fil des salles, il avait appris à relever des défis qu’il n’aurait jamais pensé réussir. Chwaly constata que Jack avait murmuré quelque chose à l’oreille de son fils qui avait vallu un regard noir et mortel… C’était surement dû à un commentaire sur la chambre d’enfant, mais Chwaly préféra mettre ça de côté. C’était la vie personnelle de son ami, cela ne le concernait pas. De plus, Shahin était vite passé à autre chose, après avoir relancé son os à Zéro, il se tourna vers lui avec un petit sourire. Il fit les présentations et Chwaly sourit timidement en répétant un petit enchanté.

Après les présentations, Sally s’était tourné vers Chwalybog et entama une conversation, elle affirma qu’elle était contente que l’expérience lui avait plus et que s’il souhaitait toujours venir à Halloween Town, il pourrait venir dormir chez eux. Le sourire du demi-dieu s’agrandit, il avait eu un aperçu du style musical avec la première salle, donc il voulait vraiment en découvrir plus. Et puis, il aimait passer du temps avec Shahin, donc découvrir sa ville natale à ses côtés, ça serait surement un grand plaisir.

« Je vous remercie, ça sera avec plaisir. J’ai hâte de découvrir votre ville. »

Chwaly jeta un regard à son ami, il était en train de donner ses impressions détaillées du manoir. Il reprit donc sa discussion avec la mère de son amie, elle semblait douce et attentionnée, elle lui posait quelques questions sur son ressentis, mais aussi sur son intégration à l’école. En discutant avec elle, Chwalybog comprenait pourquoi Shahin aimait sa mère et il devait l’admettre, au fond de lui, il aurait bien aimé avoir une maman comme elle.

Après une dizaine de minutes, le petit groupe se mit en route, traversant l’allée afin d’atteindre la sortie. Il salua Zéro qui venait de repartir afin d’accueillir les élèves lorsqu’ils sortiraient du manoir. Chwalybog jeta un regard à son ami, se demandant comment allait se terminer la soirée.