Life is a game, play it ! |ft Harry

Il y a des jours comme les autres, ou rien ne vient rencontrer ma morne existence, où concrètement, je n'ai de contact avec personne (honnêtement, ce n'est pas pour me déranger, je devais avouer que j'avais de plus en plus de mal avec le reste du monde. Peut être... Une méconnaissance commune de nos mondes...) Moi je ne pensais pas à longueur de journée à la vie fabuleuse de château que j'avais, aux amis, aux apparences. Moi j'étais le petit fantôme qui se baladait dans les couloirs. Je crois bien, d'ailleurs, que certaines rumeurs de salles de classes hantés étaient nés par ma faute. Ce monde était tellement inintéressant que j'en avais finis par trouver la compagnie des livres plus agréable que celle des gens. J'aimais pas les gens... En vrai j'étais dans une période où j'aimais pas grand chose. Pourtant, parfois... Parfois je donnais sa chance au monde, et il laissait des petits cadeaux sur le pas de ma porte. Prenez Gil, par exemple. CERTES j'étais aidée, nous étions cousins, je pouvais pas passer mon temps à l'ignorer non plus. Ce jeune homme était... Vraiment intéressant. Bien qu'il vienne de l'Ile, il avait su garder une âme assez pure et appréciais les plaisirs simple que sa petite vie avait à lui offrir. Ce que je l'enviais ce p'tit -grand- gars. J'avais néanmoins passé un excellent moment avec lui. Il était attachant, une partie de lui donnait envie de lui prendre la main et de l'emmener voir toutes les rares beautés du monde que même un esprit chaotique comme moi appréciais.

" Mademoiselle Van Brunt, encore vous ? Pourquoi je ne suis pas surprise."

... La vieille chouette de la bibliothèque. Elle était jalouse de ma rapidité à lire ou quoi ? Elle me faisait son petit trait d'humour aux accents méprisants à chaque fois... Chaque fois. C'était usant à la longue. Un jour j'allais sans doute être dans une mauvaise passe et lui lancer une réponse cinglante. J'étais discrète... Mais lorsqu'on me pourrissait la vie, je montrais les dents. Je supportais de moins en moins les regards curieux de fouine qu'on posait sur moi. Je marmonnais un "bonjour" à moitié bouffé, déposant tous les traités que j'avais eu le temps de lire, avant de me perdre dans les rayonnages de la bibliothèque. J'y récupérais un livre traçant les histoires des différents monarques de Auradon et des pays voisins, un autre sur la politique et le commerce des citées, et, pour le dessert, un herbier sur les plantes médicinales et leurs actions. J'étais absorbée par ça en ce moment, c'était tout bonnement fascinant. Ma mère savait beaucoup de chose sur les remèdes de grand mère... Mais ce n'était jamais assez pour ma curiosité dévorante. En passant, j'attrapais un dernier livre qui avait été mit en avant, un bon vieux roman d’aventure. On ne se lassait jamais de ces choses là. C'est ainsi, les bras pleins de livres, et sous un commentaire sarcastique de la vieille croûte qui tenait lieu de bibliothécaire que je sortis de l'endroit, pour me faire bousculer avec brusquerie. J'm'attendais à des rires, c'était le jeu favoris de certains idiots depuis un certain temps. Mais ça ne vint jamais. J'avais lâché mes lectures au passage. Je baissais les yeux vers le jeune homme que je venais de bousculer, et de malencontreusement faire tomber. Fallait dire que j'avais hérité de la force de mon paternel... Je le reconnus. C'était le garçon qui traînait souvent avec mon cousin.

"Harry, c'est ça ? Je suis désolée, ça va ?"

Harry n’est certes pas fait pour Auradon et y trouve bien des défauts, les études qu’on lui impose en en faisant grandement partie, mais il a néanmoins trouvé quelques points positifs à cette prison d’orée. L’insouciance de ses habitants. Ou devrait-il plutôt dire, l’innocence ? La naïveté ? L’imbécilité ? Quoiqu’il en soit, les gens sont foncièrement bons. Aux premiers abords, ils le sont tous, même s’ils ne le sont en réalité pas vraiment. Mais les quelques méchancetés dont ils sont capables ne lui sont pas inconnue, venant de l’Île. Et outre leurs petits préjugés, voir leur mépris pour les enfants de.. Ils restent des gens bien éduqués, aux manières irréprochables et donc facile à berner. Le fils du Capitaine Crochet est ainsi arrivé à berner un gentil homme qui travaille aux quais. Il était méfiant au début, certes, surtout en apprenant son nom. Mais Harry a fait preuve de plus de ruse qu’il n’en a l’habitude pour qu’en moins d’une heure, le vieux soit totalement convaincu que le fils n’a rien à voir avec le père. Ayant donc obtenu ce qu’il souhaite, il est rentré au campus et a retrouvé brièvement Gil et d’autres membres de l’équipage.

Il aura fallu moins d’une vingtaine de minutes au First Mate pour perdre tout intérêt en ses camarades. Le sujet de discussion actuel concernait les cours de bonté, et les mille et une façons de répondre correctement aux questions. Visiblement, Carlos a conseillé une plus jeune élève, lui-même ayant suivi le conseil de Mal… La dernière personne que le pirate souhaite avoir en pensée en ce moment. Et puis, une adorable petite belette passe juste devant lui, poussant Harry à s’éloigner des autres pirates sans un mot. Les enfants des ‘gentils’ sont, tout comme les autres habitants d’Auradon, méfiants, méprisants et parfois peu sympathique. Mais étrangement, il n’a aucun mal à charmer les demoiselles, qui sont sans doute plus attirée par le côté interdit et dangereux que par son regard envoûtant. Mais soit, une petite formalité qui ne l’empêche certainement pas de s’amuser un peu. Il repère d’ailleurs une demoiselle qu’il qualifie plus mignonne qu’autre chose. Elle a un visage rond, des cheveux bruns et semble frêle et innocente. Mais avant qu’il n’ait le temps de l’observer un peu plus, il vient violemment percuter un mur, enfin non une autre personne. Il finit par tomber en arrière, manquant de se faire mal d’ailleurs car il n’a qu’une main pour se rattraper, l’autre tenant son précieux crochet.

Évidemment, il s’apprête à lancer une remarque des plus acerbes à l’énergumène qui lui est rentré dedans, et dont les bouquins l’entourent au sol. Il croise à peine le regard de sa future victime, ou plutôt de la personne à qui il risque de faire très mal, qu’il voit devant lui une jeune femme ravissante. Et à première vue, elle le connaît de nom, sans doute donc aussi de réputation mais il n’a pas trop le temps de s’attarder sur quelle réputation elle s’est arrêtée pour se faire un avis personnel. Ce qui veut donc dire qu’il peut encore tenter sa chance. Et puis, au plus agréable elle le trouve, au moins de chances il y a qu’elle aille raconter à tous qu’elle a bousculé Harry Hook et qu’il est tombé au sol come le premier venu de gringalets.

« Oui, tout va bien. »

Ou pas, mais il ne laisse pas la moindre grimace de douleur se peindre sur son visage alors qu’il se relève. Mais une fois accroupi, il préfère aider la demoiselle à ramasser ses livres, en prenant justement un en main qui à première vue, n’est pas la littérature à laquelle il s’attendait de ce genre de fille. Même si elle a un côté moins.. classique que les autres jeunes femmes qu’il a pu croiser jusqu’à présent. Il se redresse néanmoins et le tend à sa propriétaire, un sourire amical aux lèvres.

« Excellent choix littéraire. » Non pas qu’il ait déjà lu le roman, ils n’ont pas vraiment de livres à disposition sur l’Île, encore moins l’envie de lire quand ils peuvent tous très bien écouter leurs parents parler d’un passé révolu. « Harry Hook, mais tu sembles déjà le savoir, et qui es-tu, charmante demoiselle ? »